– Comment choisir son prestataire Internet ?
– Bien choisir une web agency ?
– Comment choisir son agence web ?
– Quels critères pour choisir son agence web ?Autant de recherches dans votre moteur favori qui restitueront de nombreux résultats et pas mal de lecture. Le choix d’un prestataire n’est déjà pas simple, voilà qu’il faut au préalable choisir le bon conseil !
Cette étape, déterminante dans le déroulement d’un projet web, ne s’improvise pas. En effet face à une multitude d’acteurs aux profils des plus variés, seule une approche méthodique permettra de comparer des offres de façon fiable et choisir la meilleure réponse par rapport au besoin exprimé. Et encore : nous verrons au fil de ce billet que la méthode ne suffit pas.
Un des textes les plus intéressants sur cette question a été publié en 2003 (c’est pourtant très loin en temps Internet) sur ZDNet.fr : « Site web: comment choisir un prestataire sans se tromper ? ». Article rédigé par Stéphane Bordage, auteur deux ans plus tard d’un ouvrage « Conduite de projet web » très complet.
Plutôt qu’une redite de l’article, voyons quels points méritent des précisions ou commentaires.
Le cahier des charges
« Appuyez-vous sur une étude de faisabilité préalable. » A partir de l’expression des besoins et d’un diagnostic de l’existant, cette étude doit aussi cerner assez précisément la (ou les quelques) solution technique adéquate et, partant, l’organisation du projet.
« Ne favorisez pas un aspect du projet […] au détriment d’un autre » : les aspects sont à pondérer selon leurs importances respectives dans le projet. Ce point est encore aujourd’hui un des plus difficiles à maîtriser et par conséquent, l’un des plus différenciants. Exemples classiques :
– un design innovant et/ou valorisant ne doit pas pénaliser l’ergonomie ni le référencement naturel du site
– certaines fonctionnalités ne sont utiles qu’à partir d’une certaine audience, en dessous de laquelle le gros des efforts portera sur le marketing (sur un socle technique bien entendu pérenne et évolutif, c’est si facile à écrire)
– la fameuse règle « des trois clics » (souvent citée par les donneurs d’ordres) est-elle nécessaire ou sera-telle, dans un contexte donné, inutile voire néfaste ?
« Soyez extrémiste ! Rédigez soit une note d’intention de 2 pages, soit un cahier des charges de 100 pages. […] » Un conseil juste, sans doute volontairement extrémiste, pour dire qu’il convient soit d’aller à l’essentiel pour approfondir dans un deuxième temps, soit d’être exhaustif.
Quant au découpage en lots, il peut rendre bien des services, y compris dans des projets relativement modestes, par exemple en évaluant le développement front-office une fois que la conception graphique et fonctionnelle est achevée.
Attention aux modèles de cahiers des charges disponibles ici et là : gain de temps mais personnalisation toujours nécessaire et pièges possibles.
La sélection des prestataires
L’article explique bien les principales modalités de sélection : grille de critères, brief, longlist / shortlist… Pourtant même bien préparée, cette étape reste délicate voire hasardeuse. Là où les grands comptes « jouent sur du velours » (notez les guillemets) en faisant appel aux plus grandes agences ou SSII, les PME ont autant le choix que l’embarras dans la fameuse jungle des prestataires.
En amont de la consultation, les repères essentiels et souvent cités sont :
– choisir des prestataires au profil adapté au projet (plutôt technique, plutôt design, polyvalent…)
– choisir des prestataires de taille adaptée à l’entreprise (typiquement, éviter les grosses structures pour les projets ou budget annuels inférieurs à 50K€, éviter les micro structures pour les projets à partir de 20K€*)
– examiner avec soin leurs références, de préférence en prenant connaissance des conditions (enjeux, contraintes) dans lesquelles les projets ont été développés
En aval, l’analyse des réponses s’attardera inévitablement sur la question du prix.
Gare à la tentation de l’économie pour une raison très simple : qui souhaite payer le moins possible trouvera toujours une réponse satisfaisante a priori. On le constate sans peine : la course au moins disant n’a pas de limite ou plutôt si, elle tend vers zéro. Freelances multicartes, sociétés offshore, pourquoi pas un stagiaire ou un ami qui connaît quelqu’un dont le beau-frère est super fort en Internet ? (de plus en plus de beaux-frères s’intéressent au web, plus facile à bricoler que les voitures modernes)
Lorsque le prix n’est qu’un critère parmi d’autres, il est évalué en regard de la probabilité de réussite (ou du risque consenti !) sur les autres critères d’évaluation. Exemples simples :
– design : dans quelle mesure chaque création du prestataire semble-t-elle unique ? le niveau d’expérience et le talent de la direction artistique sont-ils en rapport avec le budget proposé ?
– éditorial : dans quelle mesure serai-je conseillé sur ce point (tous les prestataires n’ont pas la compétence loin s’en faut), faut-il un autre intervenant ?
– technique : le prestataire a-t-il mis en place des solutions proches, l’architecture proposée est-elle courante ?
On le voit, ce travail de préparation et de sélection demande du temps, des connaissances pointues et à jour, voire une expérience en gestion de projets web. Il n’a pas à être anxiogène : tout ce qui est évoqué, discuté, décidé avant le lancement de la production est autant de chances de réussite du projet.
*montants indicatifs, beaucoup d’exceptions étant possibles…
Julien
www.capitaine-commerce.com