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Avec Internet, trouvez de nouveaux fonctionnements collectifs !

Surprise sociétale du XXIe siècle, les internautes se sont, en une décennie, emparés de la Toile pour se débrouiller entre eux. Souris, portable et désormais smartphone en main, ils achètent, vendent, voyagent, se financent, débarrassés des classiques intermédiaires physiques.

Pour la grande joie des géants de l’Internet, nouveaux « connecteurs universels », selon le philosophe Patrice Maniglier. Au grand dam des banques, distributeurs, institutions, etc., qui, dans le meilleur des cas, tentent de surfer sur la vague, dans le pire, ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive. Apanage de consommateurs engagés et marginaux il y a quelques décennies, cette attitude collaborative se retrouve quasiment dans toutes les classes sociales, sans que soit mis en avant un quelconque esprit militant.

Pas de doute, Pierryck n’est pas un rebelle. Médecin, propriétaire d’une maison, ce trentenaire bon teint cumule les signes extérieurs de réussite. Et pourtant, Pierryck… court-circuite à tout-va. « J’utilise Internet pour me passer de tous les intermédiaires qui sont réputés se « gaver » sur le dos des particuliers », dit-il. Pour sa moto, il achète désormais en ligne. « La dernière pièce détachée m’a coûté 20 % moins cher que chez le concessionnaire », note-t-il. Pour les vacances, il passe directement par des particuliers, pour louer ou pour échanger sa maison. « J’ai même l’impression que cela redonne du lien social », remarque-t-il.

Son attitude collaborative, dopée par Internet, dépasse même les petits actes de la vie quotidienne. Ainsi, pour refaire sa véranda, Pierryck s’est tourné vers le site de financement Pret-dunion.fr. « J’ai pu emprunter 5 000 euros à des particuliers à un taux de 5 % alors que mon banquier, où j’ai mes comptes depuis douze ans, me proposait un crédit renouvelable à 14 % ! Le monde de l’argent est devenu fou, commente-t-il, autant privilégier l’argent qui vient d’épargnants. » Pierre envisage tout naturellement de perpétuer cette chaîne d’entraide : « Quand j’aurai de l’épargne, j’aiderai plutôt des jeunes comme moi à faire des travaux ou à acheter une voiture plutôt que de déposer le tout dans une banque qui confiera ces fonds à ses traders ! », lance-t-il.

Auteur: Laure Belot
Source: www.lemonde.fr

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